À la fin du XVIIe siècle à Constantinople, un vieil homme à
l’imagination débordante rêve – au sens propre comme au figuré – le
monde qui
l’entoure. Cartographe contemplatif, il recherche la réalité dans les
songes et
consigne dans un livre intitulé Atlas des continents brumeux le
fruit de
ses visions. Son fils Bunyamin, à qui il remet cet ouvrage, va connaître
une
incroyable aventure. Engagé comme tunnelier dans l’armée ottomane, il
entre par
hasard en possession d’une étrange pièce de monnaie noire ; dès lors, sa
vie se
trouve totalement bouleversée. Quand, épuisé par de nombreuses épreuves,
Bunyamin assiste à la destruction de Constantinople, quand ce tumulte
proche de
l’apocalypse ne lui offre plus aucun refuge, le jeune homme ouvre enfin
l’Atlas
des continents brumeux, et c’est alors qu’il découvre que l’aventure
qu’il
vient de vivre est en tout point décrite dans ces pages…
Construit selon une chronologie éclatée où de multiples personnages
entrent en
scène pour établir peu à peu le fil du récit, ce livre est à la fois une
fable –
qui conjugue humour, tragique, absurde et logique – et une illustration
extravagante du Discours de la méthode. Mêlant l’histoire de
Constantinople au XVIIe siècle et les références culturelles
et
religieuses à une dimension purement philosophique, Ihsan Oktay Anar
donne au
lecteur un roman foisonnant qui pourrait merveilleusement illustrer le
propos de
Camus : « Ce sont les rêveurs qui changent le monde, les autres n’en ont
pas le
temps. » [Quatrième de couverture]