21 Mar 2013

LES ESSAIS (en français modern)

Si Montaigne eut le grec et le latin comme premières langues, ce qui lui donna une aisance parfaite avec les classiques, qu'advient-il quatre siècles plus tard des lecteurs de Montaigne qui n'ont pas appris le français du XVIe siècle ? Peu nombreux sont ceux qui, aujourd'hui, parlent et lisent couramment la langue de Montaigne, hormis quelques élus qui ont eu la chance de l'acquérir sur le tard. Mais nombreux ceux qui sont condamnés à faire semblant, sinon de la lire, du moins de la comprendre, car c'est une langue pleine de pièges : on ne peut même pas se fier à quelque sentiment de familiarité tant elle a évolué. Devant ce constat d'une transformation si radicale du français, la « traduction » d'André Lanly, publiée en 1983 aux éditions Champion, prend tout son sens et trouve sa destination. Ce professeur, excellent spécialiste de Montaigne, confronté au désarroi de ses élèves, a surmonté sans honte le snobisme qui entoure Montaigne - snobisme qui consiste à multiplier les éditions proposées sans en pouvoir « lire » aucune. Il ne fait subir aux obscurités du texte que ce qui s'impose, sans nous infliger ses propres « Essais ». Il ne touche en rien à la structure de la phrase, se contente de substituer un terme moderne à celui qui nous égare. Le commentaire en note achève de lever la difficulté. L'édition proposée ici a été établie à partir de l'exemplaire dit « de Bordeaux ».