28 Ağu 2011

Les sources de la honte

Si donc la honte est un sentiment éminemment social,
puisqu’elle naît sous le regard d’autrui dans la confrontation du sujet au monde, elle s’enracine dans ce qu’il y a de plus intime, dans le sentiment d’exister comme être unique, différent des autres, ayant une singularité propre. Elle s’inscrit dans la recherche de cohérence entre soi et soi, entre soi et le
monde. Elle est du registre de l’être, à la différence de la culpabilité qui est du registre du faire.  
On peut soulager la culpabilité par la confession, la réparation, la punition ou le repentir, alors que la honte nécessite une transformation de
soi-même.
 
C’est l’être profond qui est atteint, comme s’il y
avait quelque chose d’irréversible. Toute la vie est concernée
: les croyances, les valeurs, mais aussi les relations, la
famille, la culture, le rapport à la société. Tous les aspects de
l’identité sont bouleversés. (p. 142).

« Ce n’est pas la pauvreté qui provoque la honte, c’est une combinaison entre plusieurs sentiments dans le rapport avec autrui : la différence, la condescendance, le sentiment d’injustice, la colère rentrée que l’on ne peut exprimer parce qu’il faut être reconnaissant… Toutes ces violences humiliantes, l’enfant les reçoit comme autant de coups psychiques » (p. 111).

 
...« les violences humiliantes » qui président à l’installation de ce sentiment au coeur de l’appareil psychique et la vulnérabilité qu’elle produit dans la construction de l’identité...

...l’influence de la réalité (sociologie) et celle de la réalité psychique
(psychanalyse) sur le comportement humain...

...des réactions défensives, face à la honte intériorisée, qui sont à la jonction « des mécanismes de défense » et « de réponses stratégiques identitaires ». Il s’agit de l’ambition qu’il décrit comme un contre-poison, le repli sur soi, l’utilisation de l’alcool et l’orgueil sont autant des mécanismes réactifs qui ne permettent pas de s’en dégager...


http://www.erudit.org/revue/smq/1999/v24/n2/013022ar.pdf